La ville de Miyona n'est pas une ville comme les autres. Une fois entré, on ne peut plus sortir. Même si vous essayez de courir le plus vite possible, le plus loin, en direction de l'horizon, vous finirez toujours par revenir dans la ville. La ville est invisible pour ceux qui n'en n'ont pas besoin. Seules les personnes ayant une bonne raison, voulant fuir le monde réel et ayant besoin de la ville peuvent la trouver. C'est assez surprenant, non ?

Une ville qu'on ne peut quitter et coupée du monde, c'est une ville à rendre fou ! Serez-vous apte à vivre ici entouré d'êtres magiques? Mais la vraie question est : en avez-vous réellement besoin ?
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De Sanathan Oriata à Alexandre Holmes

► Votre dédicace : ça fait déjà un moment qu'on se connaît au fond, et pas mal de temps qu'on a passé à pas pouvoir s'encadrer en fait, quel gâchis. Je crois que j'ai jamais autant aimer quelqu'un que j'peux pas m'voir (8D) En fait je te suis redevable en pas mal de points que tu connais, et t'es quelqu'un de bien malgré nos différents passé. Mais aujourd'hui je te fais cette dédi' non pas pour te remercier mais pour te dire que je t'adore Al' et qu't'auras toujours mon soutien useless as usual ♥



William L. G-Rainworth à Luxus R. Hellsing

► Je t'aime sale con ♥



Caleb A. Whittemore à Toute la communauté

► Je vous aime comme le père Nöel aime les petits biscuits ♥



Lucien Nott à Alexandre Holmes

► T'es vachement chiant. Mais vachement. Genre énorme, surtout là maintenant, hein <3. Et t'es lourd, même si t'es un poids plume (fais quand même gaffe à pas trop prendre de poids, j'aime pas les obèses u.u). Dans tout ça... je sais pas pourquoi je t'aime, mais je t'aime. Même si t'as plein de défaut, t'as aussi plein de qualité et t'es mon amoureux à moi et rien qu'à moi et je t'aime fort et pour toujours <3
T'es pas capable d'accepter le bonheur à bras ouverts ▬ Anzu



 
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 T'es pas capable d'accepter le bonheur à bras ouverts ▬ Anzu

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Dim 20 Sep - 13:27



Anzu N. Kitaura

« La parole est inutile quand les yeux communiquent. »




ϟ Nom
Kitaura
ϟ Prénom(s)
Anzu, Natsume 
ϟ Âge
21 ans. 
ϟ Sexe
♀ 
ϟ Nationalité et lieu de naissance
Japonaise, Bois d'Hokkaïdo
ϟ Orientation sexuelle
Hétérosexuelle 
ϟ Statut / Profession
Organisatrice de fêtes. 
ϟ Race
Ange - Déesse de lac. 
ϟ Avatar
Kagura – Gintama 

Aspect Physique


C'était un roux abricot, si doux et si charmant, qu'arboraient ses cheveux,
Ou peut être un coucher de soleil brillant de mille feux.

Elle inspirait l'amour, la chaleur, comme le crépitement d'un feu de cheminée,
Ce n'était pourtant pas quelqu'un de très éclatant, ni de vraiment pétillant,
Mais dans son regard d'un bleu océan se lisait l'été, le vivant, le vrai,
Et son esquisse de sourire semblait loin d'être mauvais.

Malgré tout, elle n'avait rien de remarquable,
Hors de portée des regards, mirage éternelle,
Mêlée à la masse, dans le flot de ses semblables,
Vêtue en tout et pour tout d'une robe de dentelle,

Car l'élégance était de mise pour cette femme,
Qui en un rien de temps pouvait vous faire un drame,
Si jamais vous aviez le malheur ne serait-ce qu'oser,
Parader avec des accessoires inappropriés.

Sans doute n'y avait-il que normal dans ses manières,
Sans doute était-ce bien de la laisser faire,
Personne ne pouvait le savoir, ou même le deviner,
Il n'y avait pas de choix ou de conseils à donner,
Après tout, c'était une fille à l'imparfait.

Psychologie



Je sais pas si un jour ça vous bottera de la connaître. Je sais même pas si un jour vous en aurez l'occasion. Vous avez beau vivre dans la même ville, sous le même toit même, c'est très incertain. Elle est si discrète. Elle ne marque pas les mémoires. C'est le genre de femme qui fait les figurantes dans les films, qui ne se démarque pas du lot, qui fait son petit bout de vie de son côté. Mais je vous promets que ça vaut le coup, ne serait-ce que par curiosité de s'intéresser à elle. Peut être que vous la trouverez fade, sans doute elle vous lassera. Mais vous pouvez pas savoir.

Car vous voyez, cette jeune fille à tant à offrir. Elle a vécu tellement de temps toute seule, dans son coin, sans personne avec qui partager ses joies et ses peines que maintenant qu'elle peut, maintenant que c'est possible pour elle de s'ouvrir au monde, qu'elle le fait avec profondeur. Elle donne toujours tout quoi qu'il arrive. Elle se démène pour un bonheur après lequel elle court sans être sûre de savoir à quoi ça ressemble vraiment. Une volonté de rattraper les années perdues, une dévotion sans borgne. Pour ses rêves comme pour ceux des autres. On la prend pour une idiote parfois, d'ailleurs. Parce que c'est comme ça qu'on traite les gens attentionnés et naïfs. Sous prétexte qu'ils ont le cœur sur la main et qu'ils écoutent toutes vos sornettes avec attention, ils sont utilisés. Mais c'est comme ça. C'est pas grave. C'est une battante, Anzu.

Après, présentée comme ça, on pourrait penser d'elle qu'elle n'est que gentillesse et générosité. C'est pas faux. Mais je pense pas que ce soit sans arrière-pensées. Moi je pense que si elle est comme ça, à vendre son âme aux gens, c'est par souci de culpabilité. Je pense qu'elle s'est jamais remise d'avoir souhaitée d'être libre il y a deux ans. Parce que même si c'est pas sa faute et même si personne lui en tiendra jamais rigueur et même si elle pouvait rien faire pour remédier à cela, elle l'a quand même fait, ce vœu égoïste. Alors elle essaie de se racheter comme elle peut une conscience. Elle se dit sûrement que comme ça, sa mère lui pardonnera, alors qu'elle a rien à se pardonner, c'est stupide. Mais voilà quoi.

Et puis, y'a pas que ça. Elle a rien d'un ange parfois.  Par exemple, quand elle pique des colères pour un rien et arrive jamais à accepter ses torts même si le ciel tout entier lui dit le contraire. Ou encore quand elle se mêle sans arrêt de ce qui la regarde pas sous prétexte qu'elle peut aider ou je ne sais quoi. Elle le fait souvent ça, se mêler des oignons des autres. Et puis elle est aussi perfectionniste comme une folle dans son job, ça va jamais comme elle veut. Elle est organisatrice de fêtes, à Miyona ça marche plutôt bien comme boulot. Sauf que comme elle se repose jamais sur personne, elle fait tout par elle-même et du coup elle court partout. Elle l'avouera jamais qu'elle a besoin d'aide, jamais. C'est une grande fille et tout ça.

Mais on lui pardonne, parce que c'est normal d'avoir des défauts. C'est humain. Et même si elle est une déesse, elle est quand même à moitié humaine. Au fond, si elle avait pas des pouvoirs de fous, je pense qu'on la confondrait avec une humaine. Enfin, de fou, façon de parler. Mais elle sait faire deux ou trois trucs impressionnants. Elle se lie d'amitié très facilement avec les animaux, ou elle a une lune qui fait de la lumière dans le creux du dos. Mais ça encore c'est rien comparé à ses capacités de guérisons. Je l'ai encore jamais vu l'utiliser, mais elle m'a racontée qu'avec un peu d'eau elle pouvait guérir les gens, de manière superficielle et légère, comme des cicatrices ou des griffures. Encore mieux, quand elle est dans un lac, ses pouvoirs sont décuplés. Normalement ils devraient toujours être comme ça, mais avec la perte de son lac elle a été pas mal affaiblie.
Ce serait chouette qu'elle puisse redevenir gardienne d'un lac qui n'en a pas. Mais faut le trouver, et dans le coin pour qu'elle puisse rester à Miyona. Ca lui permettrait de reprendre possession de ses pouvoirs.

Mais j'exagère un peu quand même. Même si elle avait perdu tous ses pouvoirs, elle resterait une déesse. Elle a été élevé comme ça et ses pensées seront jamais tout à fait les même qu'un humain lambda. Tout ce qu'elle a vécu et appris au cours de ses années ne disparaîtrait pas comme ça. Tout ce qu'elle n'a pas appris et vécu, aussi d'ailleurs. Car elle est loin du compte, il y a pleins de chose qu'elle connaît mal. Comme la parole. Ne pas parler pendant 8 ans, ça change quelqu'un. C'est compliquée, une conversation avec Anzu. Laborieux. Elle n'est pas idiote, loin de là, mais sa manière de parler est difficile. Ses phrases sont primaires, simplistes, souvent pas très corrects. C'est comme parler à une enfant. Par contre, étrangement elle comprend très bien ce qu'on lui dit. Ca veut juste pas sortir de sa bouche, c'est coincé à l'intérieur, bien au fond de son cœur. Avec les souvenirs de sa maman sans doute.

Vous voyez, même si elle sait pleins de trucs, sa chère mère a quand même passés pleins de sujets sous silence et c'est pas facile après. Anzu, elle ne savait pas comment on faisait les bébés avant d'arriver. Elle s'était d'ailleurs jamais posée la question. Bien sûr, on lui avait parlé de l'amour, de ce sentiment si particulier entre deux personnes. Elle reliait ça à l'amour maternel, c'est tout. Ca ne lui ait jamais venu à l'esprit qu'un jour elle puisse tomber amoureuse. De vous à moi, j'ai plutôt hâte de voir le moment ou ça arrivera. Je sais pas comment elle réagira. Elle est d'une nature docile, alors peut être qu'elle se laissera faire comme un marshmallow. Mais elle a aussi ce côté spontané et audacieux qui fera peut être qu'elle se jettera à l'eau avant l'autre. On peut pas savoir, personne peut savoir avant que ça arrive. Même pas elle.

Et puis je sais pas, je pourrai encore vous raconter pleins de trucs. Je pourrai vous dire qu'elle est émotive comme c'est pas permis, qu'elle sait faire preuve d'un tact légendaire et que y'a pas plus compréhensive et compatissante qu'elle, que c'est une mordu de séries B et qu'elle a un sourire timide à en faire tomber à la renverse. Mais je pense sincèrement que vous devriez découvrir tout ça par vos propres moyens et que vous devriez vous en rendre compte par vous-même. Et seulement alors, vous pouvez vraiment vous rendre compte du charme qu'elle dégage. Ce serait chouette, je vous jure. Pour vous, comme pour elle.


Histoire




Quand les oiseaux de diverses sortes déploient leur ailes pour s'envoler vers de nouveaux horizons, quand les branches de sapins trouvent enfin la compagnie de la verdure de la forêt, quand les cigales se mettent à chanter un son familier, personne ne peut se leurrer.
C'est le début de l'été.

A cette période de l'année que les humains affectionnent tant, la majeure partie en profite pour sortir, vivre, s'amuser. Des éclats de rire fusent de toute part, des enfants tombent de leur vélos, des mariages sont célébrés. Un grand brouhaha ambiant dans l'ensemble du monde. Pourtant, ils existent encore des endroits, sanctuaires impénétrables, où le silence règne en maître.

Il était une fois des montagnes, perdues dans l'infinité du Japon. Nul âme civilisée n'y vivait. Ce n'était pas que la région était hostile ou peu accueillante, bien au contraire, mais plutôt que jamais personne n'avait jugée utile de s'y installer.
Enfoui profondément dans ces montagnes, tel un îlot de paix, se trouvait un lac, entouré d'une clairière d'arbres fruitiers. Bien loin de ses confrères de par sa taille, son nom était le lac Kitaura.
Tandis que les boutons d'abricotiers mourraient lentement, laissant place à des fruits oranges gorgés de soleil, un enfant y naquit. Il émis son premier souffle, niché entre les branches du doyen végétal de la clairière. Des racines noués en guise de berceau, une pluie de fleur comme ombre de fortune et le regard inquiet d'une jeune femme furent les premières choses qu'il vit en ouvrant les yeux.
Cet enfant est le centre de notre récit.


« - Mère, mère, pourquoi sommes-nous ici, pourquoi ne sommes-nous que deux ?  
- Ma chère enfant. Entends par le murmure des feuilles la réponse à tes questions. Je peux t'apprendre bien nombre de choses, mais celle-ci, tu dois la découvrir par toi-même.»



Tu t'appelais Anzu. Nommée de la sorte de part la floraison du jour de ta naissance, ce nom ne t'avait pourtant pas été donnée par une mère. Car tu n'en avais tout simplement pas. Une déesse, une entité si particulière n'a pas à avoir de famille. Orpheline de naissance, la seule personne dans ta vie, la seule présence qui parlait ta langue, était la déesse actuelle. Aucun lien de sang ne vous unissait, mais vos destins s'étaient pourtant liés quand tu étais apparu miraculeusement. Tu étais sa descendante, sa promise. La fille qu'elle n'aurait jamais. Car elle avait renoncée il y a bien longtemps à enfanter. Car elle avait attendue, longtemps, si longtemps que quelqu'un vienne la trouver dans ses montagnes, mais qu'il n'en avait été rien. Car elle avait appris à ses dépens que tant qu'elle avait pour rôle de protéger cette étendue d'eau, nul humain ne pouvait percevoir sa présence.

Elle te fit don de ses connaissance sur le monde, te servit de tuteur. Les langues, l'humanité, l'histoire, la botanique. Elle t'appris à lire, à écrire, à faire usage de tes pouvoirs pour soigner. Elle t'enseigna à vivre, à marcher sans tomber, à te rouler dans les herbes folles tout autour de votre havre de paix. Elle ne pouvait pas te seconder car son être n'était tangible qu'entre tes doigts et chaque jour de ta vie elle le regrettait. Elle t'éleva comme elle avait été élevée avant. Et tous les soirs, tandis qu'elle bordait le lit fait de feuilles où tu passais tes nuits, elle te contait la même histoire, encore et encore, sans relâche.
Avant elle, il y avait Mélisandre. Puis Dimoée. Et sûrement pleins d'autre qui te précédèrent. Mère te raconta que des générations entières se succédait en ce lieu saint et que désormais, c'était votre rôle à chacune de prendre soin de cet héritage que ces femmes vous aviez légués. Et qu'un jour prochain, quand tu serais arrivée à maturité, ce serait à toi de prendre sa place et de protéger ce monde. Mais pour l'instant, cela ne pressait pas. Pour l'instant, il fallait que tu te reposes, pour profiter du jour prochain. Un baiser sur le front, une caresse dans les cheveux et tu ne l'entendais déjà plus, plongée dans les bras de Morphée.

Les saisons passèrent, les étés défilèrent. Tu fêtais tes anniversaire à une vitesse vertigineuse, au point que cela te faisait peur. A quel moment, déjà, ton corps avait-il changée ? Depuis quand cet arbuste t'arrivait à la taille ? Jeune fillette devenue femme, tu sentais que ton enfance te filait entre les doigts à la manière d'un fil de coton. Bientôt, viendrait le moment où Mère te donnerait sa place, où tu ne ferais plus qu'un avec la nature.

« - Il est temps, je le crois. »
Un frisson te parcourut à ses mots. Pour la seizième fois tu voyais les bourgeons des abricotiers se transformaient en fruits. Pour la seizème fois, tu célébrais le jour de ta naissance. Pour la seizième fois, le printemps concédait sa vie à l'été devant tes yeux. Mais aujourd'hui, la fête était différente, plus symbolique. Il était temps, disait-elle. Après la nuit, tout aura changée.

La lune, ronde et éblouissante vint parader dans le ciel et se refléter dans la source. C'était beau à en mourir. Dans ta tenue d'Eve la plus formelle, tu t'avanças, un pas hésitant après l'autre. Des battements de cœurs acharnés te signalaient que tu était encore en vie, mais c'était bien le seul signe réaliste de cette scène. Phantasque forme dans la lumière, tes pas s'étaient transformés en clapotis maladroits, puis en nage assurée. L'eau t'avait enveloppée de son aura protectrice, toi son enfant et s’agrippa à toi comme on s'agrippe à la vie.
Quand tu arrivas au centre du lac, là ou la lumière prenait sa source et brillait de milles feux, mère apparût enfin devant toi. Elle était plus lumineuse, plus translucide que jamais, au ponit que tes sourcils se parèrent d'inquiétude. Mais ce n'était rien, tout allait bien. Ce n'était qu'une formalité, selon elle tout du moins. Car toi, au plus profond de toi, là ou les sentiments se terrent, tout t'indiquait que non, ça n'allait pas bien.

« - Ma fille, mon espoir, mon unique amour. Joyeux anniversaire. Tu as 10 ans aujourd'hui et comme le veux la tradition depuis des centaines d'années, ce sera désormais à ton tour de veiller sur ce lac. Je te lègue ma place. Mais avant tout, laisse-moi t'offrir mon présent. »

Elle s'approcha de toi lentement, marchant sur l'eau tel Moïse. Tandis que toi tu semblais couler, peinant à sortir les épaules à la surface, elle semblait ne pas avoir de problèmes et s'arrêta près de toi, tout près de toi. Et avec une douceur infinie, déposa un baiser sur ton front. C'était un baiser chaleureux, un de ceux qui portent un amour puissant en eux, un de ceux dont la portée pourrait ébranler la plus ténébreuse créature.
Une lueur dorée se mit à émaner de tes pores et à ton tour, tu t'élevas vers le ciel, bien plus haut que le lac, au même niveau que mère. La cérémonie était à son paroxysme à l'instar de ton excitation. Puis la lumière baissa, et ne fusa plus que d'un seul endroit. Elle semblait avoir décidé de se fondre à l'intérieur, et de se concentrer dedans. Cet endroit se situait au creux de tes reins, où une lune d'or se dessinait désormais. Symbolique.

« - Te voilà désormais déesse du lac, Anzu. Ou plutôt devrais-je dire Natsume, ton nom de gardienne. Cela signifie été et  femme, j'espère que cela te plaît. »

Elle passa sa main dans tes cheveux et te gratifia d'un sourire. Un sourire teinté de douleur.
La lune finit par remonter dans la voûte céleste et à mesure qu'elle montait, vous redescendiez toutes les deux vers la terre ferme. A la minute où tes pieds touchèrent terre et où tu sentis l'herbe fraîche te chatouiller les sens, tu pris peur. Ce n'était pas normale. Tu n'étais plus humaine, tu ne devais pas sentir tout cela. Tes yeux se portèrent sur ta mère, apeurée comme un chaton.

« - Je me douterai bien que tu serais étonnée. Vois-tu, mon enfant, quand la descendante arrive à majorité, il est du devoir de la déesse actuelle de faire en sorte que le reste de sa vie se déroule bien. Je devais donc t'offrir ce que j'avais le plus désirée. Ma mère à moi m'avait offert l'omniscience. Elle avait toujours voulu connaître le monde d'une manière ou d'une autre.
Moi, ce que je désirais plus que tout, par dessus le savoir ou les relations, c'était toi. Je voulais pouvoir m'amuser avec toi, te suivre partout. Et pouvoir te toucher  ne me suffisait pas. Alors je t'offre ce don. Je t'offre l'humanité.

- Je ne serais donc pas gardienne, mère ?

- Si, bien sûr. Mais tu seras une gardienne visible, une gardienne qui pourra courir dans la forêt et jouer avec les animaux. Une gardienne qui n'aura pas à souffrir de ne rien pouvoir tprendre dans ses mains,
elle marqua une pause, cependant, un tel cadeau relève des sacrifices. Mon sacrifice, à dire vrai. »

Et enfin tu compris. Soudain tout te sembla clair. La translucidité, la manière dont elle te regardait comme si elle ne te reverrait jamais. C'était le cas. Elle ne te reverrait jamais. Au moment où tu était devenue entière, elle n'était plus rien. Et déjà son corps s'envolait, se dérobait devant toi. Des millions de pétales de lumières semblait la dévorer, pour se réfugier vers les étoiles. La même lumière qui s'était enfouie en toi des minutes auparavant. Une pensée horrible te vint et tu eus l'amère sensation de lui avoir voler sa vie.

Comme une enfant prise de panique, tu t'affola, tendit les bras vers elle, te mit à crier. Pas elle, pitié, pas elle. Peu t'importait le lac, les pouvoirs, la forêt. La vie. Tu l’étreignis avec difficulté, à mesure qu'elle s'envolait. Non. Non. Des larmes coulèrent sur tes joues, tel un torrent, un fleuve, un geyser de tristesse. Et elle souriait, toujours. Encore. Elle le savait après tout, depuis le début, depuis la fois où elle avait été à ta place. Tout va bien, Anzu, tout va bien. Ne pleure pas. Mais rien n'y faisait.

« - Adieu, Anzu. Je t'ai aimé du fond de mon être, et je t'aimerai toujours. Même loin de toi. »

Tu l'aimais aussi.


Tu tombas. D'une part parce que tes jambes tremblantes ne parvenaient plus à soutenir ton poids, de l'autre car Mère que tu serrais dans tes bras avec fougue n'était plus. Seul le vide restait. Dans l'obscurité de la nuit, ta seule compagnie devenait ton ombre. Aussi solitaire que la lune qui se dresse seul dans le ciel. A l'exception qu'elle, quand le jour vint à renaître, peut compter sur le Soleil pour assurer ses arrières.
Qui allait assurer les tiens maintenant ?

Tu pleuras beaucoup cette nuit. L'aube apparût à l'horizon. Puis le crépuscule revint et ainsi de suite. Et tu pleurais encore. Sur la clairière soufflait un vent de deuil. On dit que quand l'humain est envahit de pensée obscures, toute sa vie en est affectée, jusqu'à sa manière de percevoir les couleurs du monde. Le tien, si colorée et lumineux au fil des années, s'était sertie d'un gris de malheur. Plus rien ne brillait dans tes yeux que le vestige de tes souvenirs passés. Mais il fallait que tu t'en remettes. Il fallait que tu résistes, que tu supportes cette peine qui te perforait les poumons. Car si tu dépérissais, le lac et tout ce qui en découlait te suivrait, fidèle à leur gardienne. Et c'était l'héritage de Mère. Cela te pris du temps, de la patience et de la persévérance. Pendant plusieurs années, un silence assourdissant planait sur les alentours. La nature respectait ton chagrin, récupérait avec toi. Jusqu'à qu'un jour, deux ou trois printemps suivants, un oisillon naisse et ravisse le monde de ses cris.
Tu avais l'impression de ne plus savoir ce qu'était un son.

Le temps figé reprit son cours. Les dernières années à te réfugier dans ton cocon avait laissé des dégâts dans la forêt. Mais ça allait. Car aussitôt que tu te remis sur pieds, dès lors que tu recommenças à fouler l'herbe qui te faisait si peur et te rappeler ce douloureux souvenir, les animaux firent de même. La pluie rendit sa place à la lumière. Et enfin, tu finis une aprés-midi par sourire de nouveau. C'était comme une bouffée d'air frais.  Cependant, avec la disparition de ta chère et tendre mère, plus personne n'entra en contact avec toi. Tu oublias petit à petit ce que c'était, de vivre en compagnie d'une amie qui comprenait ce que tu disais. Si bien que tu finis par ne plus rien dire. Les mots appris au fil des années moururent peu à peu dans tes lèvres au point de ne plus voir le jour. Jamais. Cela peut paraître bizarre, oublier la parole. Mais cela t'allait. A vrai dire tu ne t'en rendis même pas compte, victime de ta solitude.

Alors quand un beau jour, des syllabes familières se firent entendre non loin dans les bois cela ne t'échappa pas. Au début tu ne compris pas ce que c'était. Enfouie dans ta mémoire, c'était comme un goût doux-amère qu'on ne peut oublier, une madeleine de Proust persistante. Ce n'est qu'en t'approchant que tu pus enfin mettre le doigt sur l'origine de cet sensation et de tout ce qui en découlait.  
Des humains. C'étaient des humains, des vrais de vrais. Ils étaient cinq. Ou peut être dix, quinze. Des petits qui sautaient dans les lacs comme toi plus jeune. Des grands, avec des sacs à dos et une fierté non dissimulée sur le visage. Des courbés, comme si il portaient le poids de toutes ses années sur leur épaules. Une brindille craqua sous ton pied, des feuilles se nichèrent sur tes épaules et une dizaine d'yeux tombèrent sur toi.

« - Mademoiselle ? Que faites-vous là ? Peut être pourr- »

Ils regardaient en ta direction. Tous. Mais pourtant. Oh.
C'est vrai que mère t'avait donnée l'humanité.

Tu t'enfuis, ne demandant pas ton reste. Trop de monde, trop d'étrangers qui t'accostaient d'un coup. Que faisaient-ils là ? Il n'y avait jamais eu d'humains dans cette forêt depuis bien des années. Les faire fuir ? Comment ? Après tout, ils n'avaient pas l'air méchants. Et puis, cela ferait de la compagnie. Le lac seraient enfin animé. Mais les animaux seraient perturbés. Alors, rester ou partir ? Cette décision ne fût pas la tienne, car le temps que tu foules de nouveau la clairière, ils étaient partis. Envolés. Disparues. Et tu ne les revis plus jamais.

Des chimères se mirent à hanter tes rêves. Des chimères pleines d'humains. Des chimères où tu te mettais à vivre avec eux, à rire aux éclats en leur présence. Voir toutes ces personnes au même endroit avait fait naître un sentiment en toi qui n'avait jamais eu lieu alors, un sentiment d'empathie, de curiosité. Passer le reste de ta vie ici ne te suffisait plus, tu voulais plus encore. Mais c'était impossible. Car choisir de quitter ce lieu pour vivre ta vie et partir à la découverte d'autres gens reviendrait à abandonner ta terre natale, la laisser mourir. Car un lac sans déesse est un lac flétri. Mais cette envie ne pouvait te quitter quoi que tu fasses. C'était irrépressible, comme un poids sur ton cœur et un cri dans ta tête. Le destin te semblait si funeste. Tout semblait si fade, si inintéressant comparé au monde humain, à la manière d'un banana split sans banane.

Dieu sembla entendre tes prières – ce qui en soi est plutôt étrange étant donnée que tu étais toi-même une déesse – et à l'aube d'une matinée, alors que tu rentrais d'une cueillette plutôt fructueuse pour le petit déjeuner, un énorme brouhaha se fit entendre près de ton lac. Une lueur de panique de panique passa dans ton regard. Tu couras, désespérée vers ton précieux héritage, les groseilles et autres merveilles abandonnées sur ton sillage. Le bruit ne cessait et une odeur dérangeante vint l'accompagner ainsi que de la fumée par abondance. Cachée sur un arbre, par précaution, tu observais la scène, avec horreur. Des humains, encore. Tu devrais normalement être ravie. Mais ces humains n'étaient pas comme les insouciants que tu avais déjà vu, leurs regards étaient vides, leur paroles brutales et promptes. Dans leur mains diverses choses que tu ne connaissais pas, faites de métal et de plastiques – mère t'avait parlé des matériaux du monde – qu'ils avaient enfouis dans le lac. Ce dernier avait perdu de sa prestance et semblait petit, plus petit seconde après seconde. Tu l'entendais mourir dans ton esprit, sa présence diminuait et tes forces baissaient. Il s'asséchait.

Sans réfléchir, tu t'élanças. Il fallait que tu interviennes. Tu étais la gardienne, c'était ton devoir que le lac survives. Et ce même si on ne t'avait jamais dit ce qu'il fallait que tu fasses dans ce genre de moments. Jamais vous n'aviez pensée auparavant que cela se produise. Tu ne pouvais qu'improviser et t'interposer entre l'eau et ces machines. Mais elles étaient plus fortes, beaucoup plus que toi. Une jeune fille si frêle face à des monstres de fers. C'était tout juste si les humains avaient fini par remarquer ta présence et le combat que tu menais. L'un d'eux, dont l'âme était remplie de noirceur décida que tu lui nuisais. Le coup partit, un bout de métal te frappa de plein fouets. L'intégralité de ton corps vola, loin du lac, vers les abricotiers que tu chérissais tant. Aussi facilement qu'une poupée de chiffon.

« - Merde, est-ce qu'elle est en vie ? Il faut prévenir les urgences, appeler quelqu'un, je sais pas...

- T'es fou, t'as vu où on est ? Le temps qu'ils arrivent elle sera déjà morte et on seras tenu pour responsable.

- Mais on va pas la laisser là !

- On a pas le choix, mec. Tu veux qu'on fa- »



Tu perdis connaissance et plongea dans un sommeil sans rêves. Quand tes sens te réveillèrent, il faisait nuit. C'était un cerf qui t'avait réveillée. Impossible de savoir combien de temps s'était écoulé depuis ta chute. Au vu des traces par terre, deux journées, peut être trois. Difficile de savoir quand la faim ne t'accapare jamais. Tu te relevas. Des vêtements, un mal à la tête énorme et un bleu à l'épaule – là ou tu avais reçu le coup – qui te faisait très mal. Le bilan n'était pas trop violent. Ton pouvoir de guérison avait fait office de protection divine et avait sûrement dû empêcher ta chute d'aggraver les dégâts. Ce n'était pas si mal que ça en fin de compte.

Le lac.

Un vent froid te ramena à la réalité et tes jambes te forcèrent à avancer, tant bien que mal. Il fallait que tu saches. Si tout allait bien, si ce n'avait été qu'un mauvais rêve, si tu avais juste fait une mauvaise chute d'un arbre. Mais non.
Devant toi, une simple plaine boueuse, une crevasse énorme, des traces de pas dans l'herbe, des objets en métal abandonnées. Tout était encore en place, en cours de travaux. Mais pas une seule goutte d'eau. A la place, un liquide noirâtre qui empestait semblait être en train de prendre racine. Il avait ôté la vie de toute l'herbe autour et il y avait de grandes chances qu'il ait fait de même avec l'eau du lac. Même si on enlevait cet affreuse chose, ce naphte, plus rien ne serait plus comme avant. Il y avait toujours la rivière qui reprenaît à quelques mètres d'ici mais elle n'était plus relié au lac. La nature ne repousserait pas et le lac ne reviendrait pas. C'était fini.
Sans lac, tu n'avais plus de raison d'être. Toute ta vie, on t'avait dit qu'il fallait que tu le protèges. C'était la seule raison de ta vie, de ta présence sur Terre. Et tu avais échouée, lamentablement. Des larmes perlèrent à tes yeux, ta gorge se serra. Qu'aurais-tu pu faire ? Ce n'était pas de ta faute, tu le savais. Tu t'étais battue, de toutes tes forces, au point de manquer d'en perdre la vie.

Si ce n'était pas de ta faute, alors pourquoi ce sentiment de culpabilité ? Il te prenait à la gorge, te faisait serrer les poings, brisait tes poumons avec une force fulgurante. Plus puissant que jamais, il sortait de tes entrailles, du plus profond de toi-même ou tu l'avais bouclée à plusieurs tours à la mort de mère. C'était comme un bond dans le passé, 8 ans auparavant. Le même sentiment d'impuissance.
Mais c'était différent. Car si ta culpabilité était si forte alors que tu savais pertinemment que tu n'y pouvais rien, c'était car ce qui s'était passée, tu l'avais souhaitée, d'une manière ou d'une autre. Tu avais voulu, plus que tout au monde, être libérée de ces chaînes qui t'emprisonnaient ici, de ce fardeau qu'on t'avait imposée à ta naissance sans te demander ton avis. Et ta requête égoïste avait été exaucée. Les larmes qui coulaient sur ton visage était faite de tristesse et de joie. A ta peine se mêlait aussi du bonheur. Un bonheur coupable. Tu ne pus empêcher un sourire.

Il fût temps pour toi de partir. Nul besoin de faire des valises quand on vit dans la forêt, aussi furent-elles rapidement faites. Mais tu avais encore un devoir à accomplir. Et jusqu'à que l'aube point le bout de son nez, tu t'activas à détruire toutes les machines comme tu le pouvais. Tout fût recouvert de naphte et devint inutilisable. Car si tu n'avais plus de lac et que tu disparaissais du paysage, la faune qui habitait ici, elle, resterait pour autant. La rivière continuerait de les abreuver et il n'avait pas besoin d'une quelconque chose humaine près d'eux. Il était de ton devoir d'annuler l'installation, du moins pour le moment. Tu ne savais pas ce qu'ils étaient en train de faire et tu t'en fichais épérduement. Des bribes d'informations avaient été laissés ici et là et tu trouvas les mots, centre, désintoxication, mai 2016. Peu importe. Ensuite, tu partis. Dis adieu. Fais tes au revoir. Ce fût difficile mais il le fallait.

Tes pas te guidèrent par la forêt et tu ne suivis aucun chemin pendant quelques temps. Pauvre et sans rien, tu ne savais guère ce qu'il allait arriver de toi. Pour l'instant, marcher vers l'est te suffisait. Tel était ton sort. Puis tu finis par trouver un sentier de terre battue au milieu de toute cette verdure. Un chemin fait de cailloux d'un blanc immaculée pour une Dorothée de fortune. Au bout de ce chemin, caché entre des montagnes qui te rappelait la maison, une pancarte de lettres d'or cachait un bâtiment imposant.

« Bienvenue à Miyona.
Nous serons votre refuge. »




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T'es pas capable d'accepter le bonheur à bras ouverts ▬ Anzu

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